Hommage à Marcel Stefanaggi

Hommage à Marcel Stefanaggi

C’est avec regret que nous vous faisons part du décès de Marcel Stefanaggi, fondateur de la Sfiic. Nous avons souhaité lui rendre un dernier hommage :

Au lendemain de l’assemblée générale de la SFIIC le 11 avril dernier, nous avons appris le décès de Marcel Stefanaggi. 

Diplômé dans des domaines apparemment aussi éloignés que la chimie et l’histoire de l’art, Marcel Stefanaggi fut un précurseur de la croisée des savoirs au service des œuvres d’art et des monuments dès le début de  sa carrière, lors de  la création du Laboratoire de recherche des monuments historiques (Lrmh) sous l’égide de Jean Taralon, inspecteur des Monuments Historiques. 

Conscient des enjeux de la pluridisciplinarité et de l’interdisciplinarité pour le monde de la conservation, c’est en 1982 qu’il créa la Sfiic, section française de l’Institut international de conservation. 

Son souhait, sa visionétaient alors de constituer une organisation permanente susceptible de favoriser et de coordonner les échanges entre les spécialistes de la conservation : conservateurs, scientifiques, restaurateurs. Ce fut la SFIIC. Soutenue par ses pairs et reconnue par le Ministère de la culture, Marcel en assurera le secrétariat général jusqu’en 2014. 

Servi par son esprit tout à la fois collaboratif et encourageant, il a su, au cours de ces  quarante années, mobiliser le soutien et l’engagement des adhérents Ces dynamismes se sont conjugués pour créer et développer les groupes de travail, les journées d’étude et la revue Coré. 

Il reste pour nous l’infatigable organisateur des journées d’études. Après la tenue à Paris en 1984, du Xe congrès de l’IIC sur « Adhésifs et consolidants », les journées d’études se sont succédé régulièrement. On en compte une quinzaine sur les thèmes les plus divers : l’informatique, l’album photo, couleur et temps, et enfin le métal en 2015. Ces échanges à dimension internationale ont chaque fois permis à la communauté de faire le point, de débattre et de confronter les expériences, toujours avec le souci de l’enrichissement qu’apporte la collaboration scientifique entre les différentes spécialités. 

Très impliqué dans le fonctionnement de la Sfiic, il se transforme en web-master avant l’heure avec la création du site internet, es’improvise graphiste pour assurer la mise en page de Coré. Si sa publication en temps et en heure relevait à chaque fois du tour de force, la revue et son logo trouvent dorénavant leur place au sein des revues de conservation-restauration.   

Esprit vif et curieux, Marcel Stefanaggi était aussi un homme d’une grande culture. Il avait beaucoup lu. Il fréquentait l’opéra et en parlait avec un goût sûr. Ayant voyagé partout en France du fait de ses fonctions, il connaissait le patrimoine national sur le bout des doigts. Amateur de monuments, il l’était aussi de bonne cuisine et savait dénicher au fond des bourgs les plus lointains la table où il faut aller. Ses allures quelquefois brusques ont pu faire méconnaître sa grande sensibilité et son caractère dévoué et affectueux. Il était un ami fidèle et sûr. 

On gardera aussi dans la mémoire le sourire et la bonne humeur qu’il savait apporter dans les congrès, les réunions et les rencontres amicales. 

Dominique de Reyer,
Emmanuel Maurin   

1 Comment
  • Jean-Pierre Dalbéra (ancien chef de la mission recherche du ministère)

    12/05/2019 at 20:06

    Mes condoléances les plus sincères à la famille de Marcel, à ses amis de la SFIIC et à ses anciens collègues du LRMH.
    Il a fait partie des quelques scientifiques pionniers qui ont su imposer les sciences exactes au sein du ministère de la culture pour les mettre au service de la connaissance et de la restauration du patrimoine national. Il a contribué à développer le LRMH pour en faire un laboratoire de recherche de première importance tout en soutenant la diffusion des connaissances à travers l’organisation de congrès, de formations et de publications destinées aux professionnels.
    Marcel Stefannagi a beaucoup apporté à la communauté scientifique du ministère et à la recherche culturelle. C’était un brillant ingénieur, un organisateur, un défenseur du service public et un humaniste.