Hommage à Marie Schoefer-Masson
© Musée des Tissus, Sylvain Pretto
Marie Schoefer-Masson dont nous venons d’apprendre le décès restera une personnalité qui a marqué la communauté textile.
Elle joua un rôle capital dans l’histoire de la conservation-restauration en étant, au Musée des Tissus de Lyon, à l’origine du premier laboratoire en France consacré à la conservation-restauration des textiles. Par la transmission de son expérience, son travail restera très présent à travers les générations de restauratrices textiles qu’elle a contribué à former.
Les membre de la Sfiic et plus particulièrement le groupe Sfiic textile s’associent à Patricia Dal-Prà et Marie-Anne Loeper-Attia, ses collègues et amies, qui lui rendent hommage.
Marie Schoefer-Masson nous a quitté le 28 avril des suites d’une longue maladie, contre laquelle elle se battait avec toute l’énergie et l’optimisme que nous lui connaissions. Elle avait été formée à la conservation-restauration des textiles, en Suisse à l’Abegg-Stiftung, et en était sortie en 1978, alors qu’aucune autre formation de ce type n’existait en Europe. Elle avait participé à la création du laboratoire de restauration des textiles au Musée d’Art et d’Histoire de Genève en 1980. En 1985, elle concrétisait le projet de création de l’atelier de restauration des textiles du musée des Tissus de Lyon ainsi que celui de nouvelles réserves et en prenait la direction. Cet atelier était le premier laboratoire consacré à la conservation-restauration des textiles en France. Elle y a travaillé de très nombreuses années jusque 2013. Beaucoup de collègues avaient eu la chance d’y aller en stage, de profiter de son savoir et de travailler avec son équipe. Elle a participé à la création puis dirigé l’atelier de conservation-restauration des textiles à l’IFROA, devenu l’Institut National du Patrimoine, de 1983 à 2007. En 2002, elle avait reçu la distinction de Chevalier des Arts et des Lettres. Sous sa responsabilité, de grandes restaurations textile ont été réalisées au musée des Tissus de Lyon.
Elle a été co-commissaire de plusieurs expositions comme « L’usure du temps » au musée archéologique de St Romain en Gal ou « Si le XVIIIe siècle m’était conté, costumes d’exception » au Musée des Tissus de Lyon. Elle a également écrit de nombreuses publications autour des textiles du musée ou d’autres pièces d’exception comme la chape de Ferdinand le Catholique de Grenade.
Ces dernières années, elle partageait son temps entre sa nombreuse famille et son atelier privé. Toujours partante pour une nouvelle expérience, pleine d’énergie et de passion pour son métier, Marie a su partager son savoir et sa joie de vivre avec nombre d’entre nous et nous lui en sommes très reconnaissants.