Approches non invasives d'études et de recherche
pour la conservation du patrimoine

Les premiers examens non invasifs des œuvres ont été effectués par l’œil de l’expert. Celui du conservateur ou du responsable de collection, de l’historien d’art, du conservateur-restaurateur, ou encore du scientifique. Cette observation approfondie et minutieuse de la matérialité d’une œuvre à des fins de conservation est intervenue en premier lieu dans le cadre des constats d’état et des relevés pour lesquels le dossier photographique est venu progressivement remplacer les croquis effectués à main levée. On peut ainsi considérer les techniques photographiques comme les premières technologies d’examen non invasives mises en œuvre pour caractériser de façon objective la matérialité d’une œuvre.

Depuis, les techniques non invasives n’ont cessé de progresser, permettant d’obtenir un maximum d’informations sur les œuvres en minimisant le nombre de prélèvements pour études ou recherche ; cette évolution des examens scientifiques vers l’objectif d’une invasivité minimale répondant ainsi à l’affirmation de la déontologie minimaliste des interventions en conservation-restauration.

Le développement de l’instrumentation scientifique, toujours plus puissante et miniaturisée, a permis l’accès à de nouveaux appareils transportables, utilisables in situ, dans le cadre d’aller-voir, d’études préalables ou en cours de restauration. Ces dernières années, l’essor des techniques d’imagerie scientifique et documentaire 2D et 3D, de microscopie de terrain et d’analyses non destructives a dessiné un nouvel environnement scientifique, contribuant à un nouveau paradigme tendant à déplacer le laboratoire vers les ateliers et les œuvres elle-même.

L’utilisation grandissante des outils et techniques non invasifs pose néanmoins plusieurs questions : celle de leurs apports, de leurs limites et de leur complémentarité avec les techniques micro-destructives de laboratoire, celle de leur accessibilité et de leur appropriation par les professionnels de la conservation-restauration, celle de l’archivage et de la réutilisation des données produites etc.

Cette évolution a augmenté la quantité de données disponibles dans le processus de documentation scientifique des biens culturels, constituant ainsi un enrichissement dans le processus d’aide à la décision dans le cadre des interventions de conservation-restauration. Les techniques d’examen non destructif permettent parfois d’objectiver certaines perceptions subjectives. Cela nous amène à nous interroger sur la façon dont ces nouvelles données interagissent avec nos ressentis, notre sensibilité, au sens propre et figuré, lors de l’étude d’une œuvre.

 

Ce congrès, organisé à l’initiative de l’ensemble des groupes de travail de la SFIIC, entend donc traiter de la conservation-restauration du patrimoine mobilier et immobilier, ancien et moderne et constitué d’une large gamme de matériaux. Nous invitons donc tous les acteurs du patrimoine à proposer une communication orale ou une présentation poster sur cette thématique. Cette approche non invasive, que nous entendons au sens large, pourra traiter des questions liées à la connaissance et la documentation de œuvres comme aux études et aux recherches menées sur leur matérialité. Les interventions pourront concerner différents angles : historique, technique et scientifique, déontologique… Les interventions à plusieurs voix (3 maximum), seront les bienvenues dans dans la mesure où elles illustrent un processus de réflexion/décision interdisciplinaire cher aux valeurs de la SFIIC.

 

Les langues du colloque seront le français et l’anglais (avec traduction simultanée). La durée prévue des présentations sera de 20 min. suivies de 5 min. de questions. Une session poster sera également au programme et fera l’objet de présentations éclair (1 minute/1 diapositive).

Merci de soumettre vos résumés en anglais ou en français, accompagnées d’une brève présentation des intervenants, en cliquant sur le lien ci-dessous. La date limite de réception des propositions est fixée au 17 février 2025.

Voici différents axes de la thématique, que nous vous proposons de développer (liste non exhaustive) :

  • Intérêt/nécessité des recherches historiques. Utilisation, développements et stratégies de la documentation pour la conservation et la connaissance (archives, bases de données).
  • Nouveaux outils numériques pour la documentation des œuvres (description, diagnostic, recherche collaborative).
  • Développement des techniques photographiques multimodales (multispectrales, multiscalaires, 2D/3D) à usage scientifique et documentaire.
  • Apports et limites des techniques d’analyse non-invasive (interférométriques, thermographiques, spectrométriques, tomographiques, acoustiques). Complémentarité avec les techniques micro-destructives de laboratoire.
  • Évolution de nos pratiques liée à l’essor des technologies non invasives et à la transition numérique.
  • Evolution méthodologique des sciences du patrimoine, du laboratoire vers le in-situ en musée ou en MH (développement et enrichissement des études préalables, mise en place de nouveaux protocoles in situ).
  • Appropriation et accessibilité des données produites par les différents acteurs de la conservation du patrimoine (scientifiques, conservateurs, restaurateurs, historiens de l’art), en autonomie ou en collaboration avec les scientifiques.
  • Intégration des techniques instrumentales non invasives dans les processus d’appréciation et de décision.

DATES A RETENIR :

17 févier 2025 : date limite de soumission des résumés

30 juin 2025 : réponses aux auteurs sélectionnés, publication du programme et ouverture de la billetterie

29 et 30 janvier 2026 : dates du colloque

30 juin 2026 : date limite de remise des articles

Fin 2026 : publication des actes en ligne

Comité de pilotage :

Nicolas Bouillon (CICRP, SFIIC), Sandie Le Conte (INP, SFIIC), Rémi Catillon (CNAM, SFIIC), Witold Nowik (LRMH, SFIIC), Lise Leroux (LRMH, SFIIC), Dominique de Reyer (SFIIC), Stéphanie Courtier (C2RMF, SFIIC), Gilles Barabant (C2RMF, SFIIC), Lorraine Mailho (SFIIC), David Giovannacci (LRMH), Amélie Méthivier (INP), Olivier Malavergne (LRMH), Marie Gouret (Restauratrice, SFIIC), Olivier Rolland (Restaurateur), Benoit Jenn (MAD), Ariane Dor (CRMH Occitanie), Marine Zelverte (C2RMF), Hélène Dreyfus (INP), Claire Dandrel (restauratrice, SFIIC).